« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


jeudi 26 novembre 2015

Arnault Skornicki, La grande soif de l'État. Michel Foucault avec les sciences sociales


Arnault Skornicki
La grande soif de l'État
Michel Foucault avec les sciences sociales 
Les Prairies Ordinaires
2015

Présentation de l'éditeur
Michel Foucault n’est pas réputé être un théoricien de l’État, mais un penseur du pouvoir partout où il se trouve (dans l’école, la prison, la caserne, l’usine, l’hôpital). Et pourtant, il apparaît qu’il s’était lancé dans une grande généalogie de l’État moderne. Cet ouvrage se propose de dissiper ce paradoxe en démontrant deux choses.
Oui, il existe bel et bien une théorie foucaldienne de l’État : elle n’est ni systématique ni achevée, mais on peut la reconstituer tant à partir de la fabuleuse richesse des textes de Foucault qu’en le faisant dialoguer avec de grandes entreprises voisines, venues de la philosophie et des sciences sociales : le marxisme, Weber, Elias et Bourdieu, entre autres.
Oui, la généalogie est compatible avec la sociologie. Les concepts de biopolitique, discipline, pastorale, gouvernementalité ne sont pas autre chose que des outils pour saisir l’étatisation des rapports de pouvoir, c’est-à-dire les processus de monopolisation politique qui, du Moyen Âge à nos jours, sont au principe de nos prétendus Léviathans en Europe. L’État ? Non pas le plus froid de tous les monstres froids, ni seulement un grand appareil répressif, mais l’effet et l’opérateur de gouvernementalités multiples, de rationalités hétérogènes, de dispositifs variés.
Ceci n’est pas un nouveau livre sur Foucault. C’est un livre sur l’État et la possibilité toujours vivante d’en faire une théorie, retrempée dans l’eau acide de la généalogie.
Arnault Skornicki est maître de conférences en science politique à à l’Université Paris-Ouest Nanterre La Défense. Il est l’auteur de deux livres : L’Économiste, la cour et la patrie. L’économie politique dans la France des Lumières (2011) et, avec Jérôme Tournadre, La nouvelle histoire des idées politiques (2015).




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