« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


lundi 16 février 2015

Anaïs Collet, Rester bourgeois. Les quartiers populaires, nouveaux chantiers de la distinction


Anaïs Collet
Rester bourgeois 
Les quartiers populaires, nouveaux chantiers de la distinction 
La découverte
2015

Présentation de l'éditeur
Les anciens faubourgs populaires sont à la mode. Population, boutiques, prix des logements, réputation : tout change dans ces quartiers autrefois ouvriers des grandes villes françaises. La pression immobilière y joue un rôle central et les politiques urbaines, bien souvent, l'accompagnent ; mais ce sont des habitants qui, au jour le jour et à leur échelle, transforment ces lieux. Ce livre leur est consacré et entend montrer, à partir d'enquêtes menées à Montreuil-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis et à la Croix-Rousse, à Lyon, les ressorts sociaux qui se cachent derrière les mutations urbaines.
Disputer des usines désaffectées à des marchands de biens ou des entrepreneurs chinois, transformer un pavillon de banlieue en « vieille maison pleine de charme », se constituer un groupe d'amis-voisins ou travailler à rendre les écoles fréquentables, implique un fort investissement humain et financier ; mais cela procure aussi des bénéfices symboliques et économiques appréciables lorsque le statut social n'est plus garanti. En transformant d'anciens espaces ouvriers à l'image dévalorisée en lieux désirables, les gentrifieurs - ceux que la presse nomme les « bobos » - travaillent à reclasser ces lieux mais aussi à consolider leur propre trajectoire sociale, bref, à « rester bourgeois ». 
Anaïs Collet est sociologue, maître de conférences à l’université de Strasbourg et chercheuse au laboratoire SAGE (Sociétés, Acteurs, Gouvernement en Europe). Elle est spécialiste de la gentrification.

Aucun commentaire: