« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


vendredi 10 octobre 2014

L’opinion, ça se travaille... Les médias et les « guerres justes », de Serge Halimi, Henri Maler, Mathias Reymond et Dominique Vidal (Nouvelle édition, revue et augmentée)


L’opinion, ça se travaille... 
Les médias et les « guerres justes »
Serge Halimi, Henri Maler, Mathias Reymond et Dominique Vidal
(Nouvelle édition, revue et augmentée)
Agone
2014

Présentation de l'éditeur
Quand le général Lévy sonne l’alarme, les petits soldats du journalisme sont au garde à vous. Carl Meeus laisse même entendre, non sans fierté, qu’il faisait partie du plan de communication du philosophe : « [Bernard-Henri Lévy] mobilise ses réseaux intellectuels en France et voit Daniel Cohn-Bendit au Flore pour qu’il fasse de même avec ses amis allemands. […] Depuis l’Hôtel Raphaël où il loge, BHL organise une rencontre entre des représentants du CNT, Ali Zeidan et Mansour Saif al-Nasr, et des leaders d’opinion français parmi lesquels André Glucksmann, Harlem Désir, Bernard Kouchner, Pierre Bergé et Laurent Joffrin. » Dans Le Point, BHL est présenté comme « l’autre ministre des Affaires étrangères », où le chroniqueur maison voit son arrivée en Libye décrite avec un comique peut-être involontaire : « Il marche en équilibre sur des gravats, console une femme éplorée, interpelle des jeunes garçons… » Dans Le Figaro Magazine, les échanges profonds entre le président et l’envoyé de la République furent retranscrits à la lettre : « BHL réussit enfin à joindre Sarkozy. Il lui raconte la Libye, le chaos, mais aussi l’espoir et la réunion du CNT. “Ce sont les Massoud libyens, crois-moi. Si tu les reçois, c’est un acte politique majeur », s’enflamme le philosophe – qui ne fut pas le seul à s’enflammer…
« On a tiré toutes les ­leçons de nos erreurs passées » et « traitement exemplaire » constituent les ­formules sous lesquelles les médias travestissent leur travail en temps de guerre.
Pourtant, d’un conflit à l’autre, dans une ambiance rédactionnelle où dominent les va-t-en-guerre et le simplisme des analyses binaires, le parallélisme des expressions laisse ­songeur. Des raisons humanitaires accompagnent toutes les politiques d’intervention, missile au poing. Et l’absence d’informations fiables n’empêche pas la machine médiatique de tourner à plein régime.
Exemples à l’appui, du Kosovo à la Libye, ce livre rappelle comment les médias ont broyé l’information du public tout au long des vingt-cinq dernières années – et continuent de le faire. Ce qu’il décrit, loin de constituer une ­collection d’exceptions, est devenu la règle ; pas un dérapage, la norme.
Serge Halimi est Journaliste et historien, essayiste, spécialiste des médias et d’économie politique, directeur du Monde diplomatique, il est notamment l’auteur des Nouveaux Chiens de garde (Raisons d’agir, 1997, 2005).
Philosophe, Henri Maler anime le site de critique des médias Acrimed
Économiste, Mathias Reymond anime le site de critique des médias Acrimed. Il est également co-auteur de Les éditocrates – Ou comment parler de (presque) tout en racontant (vraiment) n’importe quoi (La Découverte, 2009) et Tous les médias sont-ils de droite ? (Syllepse, 2008).
Dominique Vidal est rédacteur en chef adjoint au Monde diplomatique. Il est notamment l’auteur de Les 100 Clés du Proche-Orient (avec Alain Gresh), et Les historiens allemands relisent la Shoah( Complexe 2002).

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